Mon seul moyen d’expression et de communication et ce sans savoir pourquoi, fut le passage à l’écriture.  Celui-ci était devenu mon exutoire, car je m’étais plongée dans un mutisme infernal.
D’une certaine façon, cette nécessité de poser des mots sur le papier sur ce que je ressentais au fond de moi, et sur ce que je ne pouvais exprimer à haute voix, me donnait la sensation d’être libre par rapport aux jugements de tout un chacun. Petite, déjà j’écrivais mon journal intime, comme pour pleurer en silence. Plus tard, mes mots, mes écrits étaient devenus ma libération, ma bouffée d’oxygène, et mon meilleur vecteur pour retrouver l’envie et la confiance afin de parler librement. J’enlevais la carapace et les couches successives de peur, de colère, d’angoisse dans lesquelles je m’étais enfermée.

Au travers de cette approche, je me suis redécouverte avec certaines de mes qualités que je pensais ne plus posséder : force intérieure, courage, et détermination, afin d’avancer et d’aller jusqu’au bout de mes nouveaux projets. Grâce à l’écriture, j’ai pu me livrer, me libérer en prenant conscience de ce qui avait été traumatisant et vécu, et de ce que je souhaitais obtenir aujourd’hui. Aussi, j’ai retrouvé un nouveau souffle, un autre sens à ma vie. J’ai réussi à sortir de mon isolement destructeur. Mon regard est devenu plus positif sur la vie en général.

Raconter mon histoire par écrit, était le témoignage d’une époque vécue, d’un lourd passé chargé d’incompréhensions, d’une mémoire familiale cachée derrière des tabous. D’une éducation donnée et imposée.